Elio Di Rupo est une véritable vedette sur TikTok. Frôlant les 160.000 abonnés (si, si !), il y diffuse à foison des vidéos émouvantes et inspirantes où on le voit danser au carnaval avec la souplesse d’un balai ; expliquer pourquoi il n’a « pas fait la bouffe à Davos » ; arroser le dos de l’horripilante Ludivine Dedonder, ministre de la Défense qui, soit dit au passage, semble nettement plus douée pour jouer les influenceuses en baskets que pour comprendre les menaces géopolitiques… Bref, que du contenu de première classe ! 

Elio Di Papillo ?

Cette violente contradiction entre la parole et les faits signifie-t-elle la retraite d’Elio du monde politique et sa reconversion comme influenceur ? A 71 ans, il a en effet pulvérisé l’âge légal du départ à la retraite et son teint cireux lui promet un bel avenir, en l’état, au musée Grévin. Cette reconversion comme « TikTokeur », que l’on imagine tantôt testant une nouvelle teinture pour cheveux, tantôt expliquant pourquoi il ne faut pas mettre de parmesan sur des pâtes aux scampis, on l’attend avec impatience. Il reste encore à lui trouver un nom de scène, comme « Elio Di Papillo », par exemple…

S’attaquer au cœur du problème, cher monsieur Di Rupo !

Hélas, le ministre-président régional joue sur les contradictions et déchante nos espoirs de vedette internationale. Il soutient que « s'il ne faut pas télécharger cette application sur des ordinateurs qui contiennent des informations internes wallonnes, il faut rester sur TikTok. » Elio entend ainsi contrecarrer les « fake news » des « complotistes et de l'extrême droite ». Ben non, monsieur Di Rupo, si on veut combattre les fakes news, les espions chinois et, au passage, arrêter de distraire les politiques avec des chorégraphies pathétiques pour qu’ils se concentrent sur leur taf, il faut d’abord et avant tout combattre TikTok au lieu d’instrumentaliser la plateforme coqueluche des ados pour s’adresser à une génération de plus en plus « toc toc » qui s’abreuve de moins en moins à la source de l’info… TikTok est aux réseaux sociaux ce qu’une « mitraillette frites » est à la gastronomie ! Ce n’est franchement pas fin, on n’y trouve pas de quoi nourrir sa curiosité intellectuelle, et pourtant, vous y alimenter une médiocratie TikTokée qui devient votre norme politique.…