Chez les Pelardis, tout ramène à la famille. Ce socle indéfectible, comme les oliviers en pots aux abords de la terrasse, perpétue ici la vie connue là-bas. Une façon de se fondre dans le décor en imposant sa marque. L’endroit, une jolie maison un peu trop proche de l’autoroute, a connu maintes vies, révolutionnaire dans les volutes de havane sous le nom de Che Guevara ou encore sous le nom de Cubana.

C’était hier. Nouveau projet avec Neo. Projet, oui, car les deux frères, Théo et Manu, fourmillent d’idées pour créer une ambiance du sud au départ de recettes italiennes et grecques. N’y voyez pas « le p’tit grec du coin ». Ce serait injustement réducteur. Neo -« nouveau » en grec comme en italien- est pour les deux frères « l'aboutissement de longues années de travail ». Le propos peut sembler aussi convenu qu'un discours de remerciements aux césars. Il suggère pourtant un destin unique, marqué par des bifurcations imprévues. Mais aussi, et plus encore, par une envie farouche de réussir sans ménager sa peine.

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Le mezze, le vrai

C’est l’adresse pour cette rentrée, histoire de ne pas l’aborder trop vite. Profiter encore de la lumière sous la tonnelle. La carte est toute simple. Le tableau des suggestions d’Adonis, le chef, plus inventif. Déjà, j’aime sa noisette d’agneau en croûte de parmesan. Et son osso buco, jarret de veau revisité.

Et puis le mezze. Avant, je veux dire. Le vrai mezze, pas celui pour touristes au bas de l'Acropole ou du quartier, un peu kitsch, de Pláka. A entendre Theo, un mezze, ça ne ment pas : plus c'est simple, meilleur c'est et la simplicité rime nécessairement avec qualité et fraîcheur. 

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Subtilement maritime

Perso, j’ai toujours eu du mal avec les mezze. Non sur le principe, mais pour avoir eu trop souvent la sensation qu’en cuisine le commis s’est contenté de soulever le couvercle d’une barquette en plastique. Le tarama rose barbie, franchement, je peux plus ! A preuve du contraire, les œufs de cabillaud… c’est blanc. 

Sourire de Theo. « Goûte ! Tout dépend de la provenance des produits, mon ami. Et ici, tout est fait maison ! » Tarama blanc, donc, avec mie de pain, huile d’olive et citron. Pas de goût de poisson, non, mais quelque chose de subtilement maritime. Même souci de fraîcheur avec les keftedes, ces petites boulettes de viande parfumées à l'origan, au persil et parfois à la menthe. Et avec les feuilles de vignes : riz, oignon, aneth…

C’est vrai que je reprendrais bien un peu de sud !

Alain de Fooz

Neo Resto-bar
Rue des Templiers 90, 1301 Wavre
010 60 48 82