Twitter, YouTube de Google, Facebook de Meta Platform, LinkedIn de Microsoft et TikTok ne font pas assez d'efforts pour supprimer les fake news de leurs plateformes, ce qui soulève des doutes quant à leur capacité à se conformer aux nouvelles règles de l'UE en matière de contenu en ligne, affirme l'ONG militante Avaaz dans un rapport. « Après avoir vérifié un échantillon de 108 éléments de contenu, seulement 22 % du contenu de désinformation étiqueté a été supprimé par les six principales plateformes ».  Constat plus surprenant encore, les géants du numérique ne font pas assez pour s'attaquer à la désinformation dans des langues autres que l'anglais. Cette analyse en rejoint de nombreuses autres. L'UNESCO prend les choses en main.

Un modèle économique défectueux

« Les réseaux sociaux ont permis aux citoyens du monde entier de communiquer, de partager des informations et de transformer leurs sociétés. Toutefois, ils constituent de plus en plus un terreau propice à la désinformation, aux discours de haine et aux théories du complot. Ces dernières années, dans de nombreux pays, la question du contrôle et de la modération des contenus publiés a joué un rôle crucial lors des périodes de violences et d’insurrections, et dans la perturbation des élections et passations de pouvoir démocratiques », précise l’organisation dans un communiqué.

Face à ces problèmes, de nombreux pays établissent des réglementations, mais jusqu'à présent sans aucune coordination et de façon fragmentée. En outre, certains pays ne respectent pas les normes internationales relatives à la liberté d'expression. Compte tenu de la domination mondiale d'un nombre limité d'acteurs, le besoin d'une approche cohérente à l’échelle mondiale n'a jamais été aussi pressant.

Fournir des principes directeurs

Inscrite dans son acte constitutif, la promotion de la libre circulation des idées par le mot et par l'image est un mandat global de l’UNESCO. L’Organisation pilote l’action des Nations Unies en faveur de la liberté d'expression et de l'accès à l'information, mais aussi de la transparence à l’ère du numérique. « L'appel arrive haut et fort de toutes parts. Il est temps de répondre à l'une des questions déterminantes de notre époque, car elle a des répercussions sur la démocratie et les droits humains à travers le monde : comment soutenir les États dans la recherche de principes et de règles pour les plateformes numériques, afin qu'elles permettent la liberté d'expression tout en assurant la circulation d'informations précises et fiables », précise l’UNESCO.

Du 21 au 23 février 2023, plusieurs milliers de participants sont attendus. Les experts de l’UNESCO compileront les contributions reçues lors de cet événement et lors des consultations qui suivront, en vue de présenter mi-2023 les premiers principes mondiaux dans ce domaine.