Puisque certains lecteurs, à l’instar de l’auteur de cet article ne maîtrisent probablement pas suffisamment les différents concepts économiques liés à l’actualité, il est nécessaire d’expliciter ce qu’est le mécanisme de récession. Une récession c’est une période de contraction économique qui s’étend normalement sur deux trimestres consécutifs (en opposition au phénomène bien plus connu de croissance). Ce « recul » de l’économie est généralement calculé sur la base du produit intérieur brut (PIB) de l’état ou de la région concerné.

Comment cela se manifeste-t-il dans ce cas précis ? Le PIB allemand s’est contracté de 0,5% au quatrième trimestre de 2022 et de 0,3% durant le premier trimestre de cette année. Le gouvernement allemand se veut optimiste pour un retour d’une croissance de 0,4% en 2023, mais le secteur industriel et entrepreneurial se veut beaucoup moins confiant. Ce n’est donc pas un phénomène à prendre à la légère, avec des répercussions potentielles en Europe. Et pourtant, silence radio …

Pourquoi ce silence « complice » ?

C’est une question qui se pose légitimement. Nos médias dits « mainstream » sont en général prompts à rapporter les informations affolant le croquant standard. Nous avons pu le constater durant la période Covid avec un rapport des morts et hospitalisés quotidiens ou encore aujourd’hui avec un article tous les deux jours sur l’œil de Moscou qui se tourne vers l’Europe. Dans le cas de la crise économique et de l’inflation inhérente à celle-ci, nos chers « feuilles de chou » se sont montrés très peu loquaces sur la situation européenne de ces derniers mois.

Le rasoir d’Ockham nous commande d’aller à l’essentiel, à l’explication la plus simple : s’il n’y a pas d’articles sur le sujet, c’est probablement parce qu’il n’y avait pas de communiqué de presse de l’agence Belga à (re)copier/coller. Cependant, l’humble scribouillard derrière ces lignes tend à pousser plus loin la réflexion. Il n’a évidemment pas suffisamment de science infuse pour répondre de manière exhaustive à cette interrogation, mais il peut donner quelques pistes. On pourrait d’abord y voir un refus d’étaler les difficultés de la première puissance économique d’Europe, véritable cœur de l’industrie des 27. Si ce mastodonte est en difficulté, quels Etats-membres seraient à l’abris des répercussions au vu de l’étroitesse des liens commerciaux entre eux ?

L’une des causes : L’ours russe

De plus, l’une des racines de cette crise germanique est systématiquement tue tant dans les médias consensuels autant que parmi nos « têtes pensantes » : la fin brutale de l’approvisionnement en gaz russe de l’allié allemand, notamment du aux sanctions, mais également à l’attentat (« non élucidé », sic !) à l’encontre de Nord Stream 1 et 2, qui porta un coup terrible à de nombreux secteurs clefs du pays. Celui de l’énergie et de l’industrie ont vu leurs commandes chuter de 10,7% au moi de mars, un plus bas digne de la crise du Covid. Serait-ce un signe que ce fameux « effondrement de l’économie russe » promis par le sinistre français de l’économie Bruno Lemaire serait plus préjudiciable à l’aigle allemand plutôt qu’à l’ours russe ?

Toutes ces réflexions sont sujettes à vifs débats dans les cercles intellectuels. Elles devront inéluctablement être effeuillées pour progresser dans notre stratégie, tant énergétique qu’industrielle au niveau de l’UE, et ce afin de voir la situation s’améliorer. Cependant une chose est sure, taire le problème ne le réglera pas !