
« Il est difficile d’observer si un vaccin peut provoquer un cancer, car le cancer met généralement du temps à se développer », explique le Dr Risch. « Cela peut prendre de deux à trente ans pour les cancers du sang, comme les leucémies et les lymphomes, cinq ans pour le cancer du poumon, 20 ans pour le cancer de la vessie, ou 30, 35 ans pour le cancer du côlon ». Mais, ce que le clinicien et son équipe ont pu constater, ce sont des profils de malades nouveaux : « par exemple, des jeunes de 25 ans atteints d’un cancer du côlon, qui n’ont pas d’antécédents familiaux de la maladie - ce qui est fondamentalement rarissime selon le paradigme connu du fonctionnement du cancer du côlon - comme d’autres cancers à latence longue observés chez des personnes très jeunes ». Selon le spécialiste, ce n’est pas ainsi que le cancer se développe normalement. « Il doit y avoir un stimulus à l’origine de ce phénomène. »
Faire preuve de prudence
Harvey Risch affirme ainsi que ce sont les vaccins COVID-19 qui ont endommagé à des degrés divers le système immunitaire de certaines personnes, ce qui pourrait contribuer à augmenter le risque de développer un cancer. Mais, « L'idée qu'un nouveau produit comme les vaccins [COVID] puisse causer le cancer n'est pas quelque chose qui va être observable du jour au lendemain », précise le Dr Risch. « Il s’agit d’événements à long terme et le premier cancer observable sera probablement le cancer du sang ». Bien que le chercheur insiste sur le caractère préliminaire de ses résultats sur les « turbo cancers », il invite la communauté médicale à faire preuve de prudence dans un contexte mondial où la vaccination à grande échelle se poursuit. Or, « les nouvelles variantes du COVID sont bénignes et ne mettent pas la vie en danger, ce qui va à l'encontre de la nécessité de vacciner à tour de bras ».
Note de la rédaction : Harvey Risch est professeur émérite d'épidémiologie au département d'épidémiologie et de santé publique de la Yale School of Public Health et de la Yale School of Medicine. Le Dr Risch est titulaire d'un doctorat en médecine de l'université de Californie à San Diego et d'un doctorat en modélisation mathématique des épidémies infectieuses de l'université de Chicago. Après avoir été chercheur postdoctoral en épidémiologie à l'université de Washington, le Dr Risch a été membre de la faculté d'épidémiologie et de biostatistique à l'université de Toronto avant d'arriver à Yale. Les recherches du Dr Risch portent sur la prévention et le diagnostic précoce du cancer, ainsi que sur les méthodes épidémiologiques.
Le Dr Risch est rédacteur en chef adjoint du Journal of the National Cancer Institute, rédacteur en chef de l'International Journal of Cancer et, pendant six ans, membre du comité de rédaction de l'American Journal of Epidemiology. Le Dr Risch est l'auteur de plus de 400 publications de recherche originales évaluées par des pairs dans la littérature médicale et ces articles de recherche ont été cités par d'autres publications scientifiques plus de 50.000 fois.