Selon une enquête d’opinions réalisé via un questionnaire en ligne (système CAWI), 34,7% des belges estiment que la crise fut mal gérée et de manière autoritaire. Un peu plus de néerlandophones (40,5%) que de francophones (33,4%) estiment qu’elle fut bien gérée. Sans doute un effet culturel. 2151 belges, dont 1051 francophones et 1100 néerlandophones, présélectionnés dans une base de données représentative, ont été questionnés. La marge maximale d’erreur sur 2151 questionnaires est de 2,11%. 

Une vaccination pas à 100% efficace

En ce qui concerne la vaccination Covid-19 décrétée pour la population, globalement plus de 7 belges  sur 10 (71,5%) estiment qu’elle fut bénéfique. Une petite différence apparaît entre francophones (68,5%) et néerlandophones (74,3%), mais dans les deux groupes la vaccination est ,majoritairement considérée comme bénéfique. Près des ¾ du grand public seraient favorables à la vaccination,  un peu moins chez les francophones (70,5% - 21,5% défavorables ) que chez les néerlandophones (75,9% - 14,3% défavorables). Bémol : ceux qui pensent que la crise fut mal gérée, sont partagés entre une vaccination bénéfique (47%) ou non bénéfique (53,0%). Vaccination non-bénéfique puisque des cas de personnes vaccinées mais ayant contracté le virus ont été relatés par voie de presse, ce qui a alimenté le sentiment d’une crise mal gérée puisque le vaccin ne fut pas efficace pour ces personnes. 

Un manque de transparence criant

De manière générale, de nombreux belges n’y voient plus vraiment clair dans qui est politiquement responsable de quoi. Pour 86,9% des belges, la complexité du pouvoir en Belgique est un moyen de faire passer des décisions impopulaires sans que l’on sache qui est responsable. Les gouvernements de coalition prennent souvent des décisions impopulaires sans que l’on sache si les différents composants sont tous pleinement d’accord avec elle. Une coalition musèle chacune de ses composantes. Soit elle fait porter la responsabilité d’un choix impopulaire sur tous, soit la fait porter dans l’esprit d’une frange des citoyens sur un parti de la coalition qui n’était pas à l’origine de la mesure.

L’urgence est manipulation politique

Les décisions prises en dernière minute, alors que les problèmes sont posés depuis longtemps, paraissent aux yeux du public comme une forme de manipulation politique pour faire passer des décisions impopulaires sous prétexte d’urgence. Pire, pour 90,5% des belges, le politique fait souvent trainer intentionnellement les choses pour prendre et justifier des décisions dans l’urgence suite à l’éclosion d’une bulle plus problématique dans le problème général. Cela traduirait aussi le sentiment que les garde-fous qui doivent accompagner la démocratie ne sont pas mis en place ou ont disparu, laissant penser que les ministres responsables de ces mesures n’ont plus de limites et font ce qu’ils veulent. Est-ce encore de la démocratie ? 

L’épreuve démocratique à l’Europe

Près de 3 belges sur 4 (72,7%) estiment également que la Belgique est cadenassée par l’Europe dans certaines de ses décisions, ce qui ne correspondrait plus à l’idée d’une démocratie à la « belge », mais imposée par une autre entité supranationale. « La Belgique n’a pas vraiment les mains libres pour décider lors d’une crise à cause de l’Europe » recueille 74,5% des suffrages francophones et 70,9% de ceux des néerlandophones. Ce cadenassage signifierait également dans l’esprit du public que la Belgique serait contrainte des faire des choix qui peuvent être défavorables pour elle et qui ne seraient pas ceux qu’elle doit prendre si elle avait les mains libres.