Fondateur du site « Islam & Info », Elias d’Imzalène - de son vrai nom El Yess Zarelli - a appelé à l’intifada lors d’une manifestation propalestinienne qui s’est dérouler à Paris, dimanche 8 septembre dernier. Considérant qu’il s’agit là d’une « provocation à s’armer contre l’autorité de l’État », l’homme est visé par un signalement du ministère de l’Intérieur au procureur de la République. 

Mais, plus ubuesque, le propagandiste évolue sur la scène internationale dans une « légitimité » politique tacite. Portrait d’un homme qui a ses entrées chez les socialistes et à l’Europe.

Une islamophobie d’Etat

« Etes-vous prêts à mener l’intifada dans Paris, dans vos banlieues, dans vos quartiers pour leur montrer que la voie de la libération passera par cette ville, mais aussi par Marseille et les autres. Bientôt, Jérusalem sera libérée et nous pourrons prier au masjid al-Aqsa [une mosquée située à Jérusalem] », tels sont les propos appelant à la révolte tenus par le personnage perché en haut d’un camion conduit par le collectif Urgence Palestine. Si l’homme se définit, sur son compte X/ex Twitter, comme un « artiste, interprète, compositeur et influenceur politique », son CV comporte bien d’autres expériences. 

Réputé proche des Frères musulmans, le quadragénaire relaie, depuis des années, cette idée sur ses médias sociaux : « l’appareil répressif islamophobe a intérêt à tous nous raser. La ségrégation ethno-confessionnelle est systémique, que ce soit en France ou ailleurs en Europe ». En 2017 déjà, une note des services de renseignements le lie à la mosquée de Torcy, fermée pour avoir prôné une idéologie radicale - combattre les « mécréants » - ainsi qu’une incitation au djihad. Avec des éléments de langage comparant la situation existant en France à de l’apartheid, Elias d’Imzalène appelait les fidèles à arrêter d’être des « Français légalistes, républicains et patriotes ».
L’homme est également connu depuis pour des faits de diffamation au fichier du Traitement des antécédents judiciaires (TAJ). Lors d’une perquisition domiciliaire, les forces de l’ordre ont retrouvé chez lui des ouvrages salafistes. Lui permettant de faire avancer son agenda islamiste, la « cause palestinienne » est aujourd’hui une aubaine pour diffuser ses conceptions fondamentalistes. 

Des entrées à l’UE

Elias d’Imzalène est fiché S depuis 2021. Et pourtant, ce militant au cœur de la galaxie de l’islam politique, aura un an plus tard ses entrées au Parlement Européen. Le 3 mai 2022, il est l’invité d’une conférence - organisée, à l’initiative d’Ismail Ertug, Vice-président du groupe social-démocrate allemand (SPD), d’origine turque - autour du thème de « l’islamophobie et les discriminations dont sont victimes les musulmans et des jeux d’influence de puissances étrangères telle que la Turquie au sein des institutions européennes ». Les personnalités sulfureuses présentes sont loin d’être de simples croyants modérés. Elles défendent une vision ultra-conservatrice et politique de la religion musulmane. Une nouvelle fois, une institution européenne s’illustre par sa porosité avec les idéologies fréro-salafistes. Et cela passe comme un couteau dans du beurre fondu !

Intifada Vs Intifada

Depuis, Elias d’Imzalène s’est fait une place de choix, au plus près de plusieurs figures politiques du Nouveau Front Populaire, dont Ersilia Soudais, Mathilde Panot, Thomas Portes ou encore Rima Hassan, déjà ciblée par une plainte pour apologie du terrorisme et qui a récemment défilé à Amman, en Jordanie, en hommage à Ismaïl Haniyeh, un des chefs du Hamas tué le 31 juillet dernier à Téhéran. Ce dimanche 8 septembre, ils étaient tous présents dans le public et ils ont tous été témoins de son verbiage extrémiste. En termes de réactions, que disent les socialistes ? Rien ! Que disent les écologistes ? Rien ! Que dit François Hollande invité en majesté partout ? Rien ! Il n’a même pas été interpellé par les journalistes sur le sujet. Peu d’éditoriaux rageurs du Monde ou de Libération. Quant à la kyrielle d’avocats pro migrants qui défilent sur les plateaux de télévision, de leur « analyse pointue », « il y a intifada et intifada ». Tous seraient dans cette « nuance ». C’est le plus inquiétant…