Eugene Rwamucyo, né le 6 juin 1959 à Munanira au Rwanda, est un médecin spécialiste en médecine du travail, en hygiène et toxicologie environnementale et industrielle condamné pour génocide et crime contre l’humanité dans le génocide des Tutsi au Rwanda.
Après avoir grandi dans une famille hutue, il s’est rapproché du militantisme anti-tutsi au retour de ses études de médecine en Russie à la fin des années 1980 et s’est révélé un opposant au régime du FPR dirigé par Paul Kagame, qui prit le pouvoir à l’issue du génocide rwandais de 1994.
Engagé politiquement depuis sa fuite du pays en 1994, il est accusé par Kigali d’avoir participé à des réunions de responsables génocidaires à Butare, mais s’est toujours défendu catégoriquement d’avoir participé au génocide des Tutsis au Rwanda en dénonçant un harcèlement politique, judiciaire et diplomatique.
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Il est cependant condamné par contumace en 2007 à perpétuité au Rwanda.
Installé un temps en Belgique et en France, Eugene Rwamucyo avait été suspendu à titre conservatoire de ses fonctions de médecin au Centre hospitalier de Sambre-Avesnois à Maubeuge, à la suite d’une note d’Interpol. En avril 2010, il est licencié de l’hôpital.
Venu assister à Sannois (Val-d’Oise), en France, le 26 mai 2010, aux obsèques de Jean-Bosco Barayagwiza (diplomate rwandais), Eugene y est interpellé. Les juges de la Cour d’Appel de Versailles, le 15 septembre 2010, après 113 jours de détention provisoire, avaient alors rejeté la demande d’extradition vers le Rwanda et décidé sa mise en liberté immédiate.
En 2013, il est pourtant mis en examen à Paris pour participation à une entente en vue de commettre le crime de génocide. Concernant les crimes de génocide et de complicité, il est cependant seulement placé sous le statut de témoin assisté.
Enfin, en octobre 2020, des juges d’instruction français, puis en septembre 2022 la chambre d’instruction, ont ordonné son renvoi devant la cour d’assises de Paris pour génocide et crime contre l’humanité. Son procès a eu lieu du 1er au 29 octobre derniers devant la cour d’assises de Paris qui l’a condamné à vingt-sept ans de prison, pour complicité de génocide et complicité de crimes contre l’humanité… Il clame toujours son innocence !
Pour rappel, ainsi qu’en témoigne l’article paru dans Ubu Pan en 2011, il avait vécu un temps à Anderlues, la Belgique lui ayant accordé un permis de séjour de cinq ans au nom du regroupement familial… On n’en rate pas une !
V.C.