Prophète en son pays

Triomphe personnel de Bart De Wever à Anvers qui, contre l’intégralité des sondages et la presse amoureuse des communistes, l’emporte de la tête et des épaules. 

Croquignolesque émouvante scène du leader anversois en procession vers les militants à Anvers à la suite de son fils tenant un symbole romain : « cringe » dit un journaliste flamand ; sympathique et bien mérité, dis-je. Les communistes anversois, auxquels la presse entichée promettait le pouvoir, resteront donc sagement à ruminer un auteur périmé depuis le XIXème siècle dans l’opposition. La gauche socialiste Vooruit, qui se voyait déjà ruiner le deuxième port d’Europe avec les communistes — pas de cordon sanitaire, à gauche, pensez-vous ! — s’estimera heureuse si la N-VA lui offre quelque strapontin. Car, la N-VA est en position de gouverner Anvers avec le Vlaams Belang (29 sièges sur 55).

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C’est l’autre enseignement du scrutin flamand, avec la victoire de la N-VA : la progression généralisée du Vlaams Belang ; aux communales comme aux provinciales, le VB progresse partout. La majorité absolue du VB à Ninove — « Forza Ninove » — n’est que le symptôme d’une avancée autrement plus large.

Et c’est désormais l’une des sinon la principale question de l’après-scrutin : la N-VA, qui est en position de gouverner de nombreuses communes et même province en couple avec le Vlaams Belang, ira-t-elle vers des majorités de droite, ou s’alliera-t-elle avec des formations du centre, de la gauche voire parfois de l’extrême-gauche GROEN ? (Car, il faut tenir un langage de vérité : GROEN n’est pas un parti de gauche mais d’extrême-gauche, en programme, personnes et attitudes : refus de serrer la main du président du VB, volonté de gouverner avec les communistes du PVDA et les islamistes de la « Team »
des experts.)

La Wallonie en mieux

Si le comportement ultrapartisan de la presse flamande est problématique — on voyait hier l’un des experts de la VRT tomber en toute neutralité dans les bras du socialiste Patrick Janssens en le félicitant de son résultat à Anvers… — celui de la presse francophone ressemble désormais à celui d’une meute de Chihuahua agaçant les chevilles de Georges-Louis Bouchez. Scène surréaliste hier soir au siège du MR d’un Bouchez harcelé par une nuée de « journalistes » acharnés à lui faire admettre sa « défaite » à Mons, tandis que le MR y réalise le meilleur score historique d’un parti non socialiste et progresse partout. Jihadiste du PS, l’ineffable Béatrice Delvaux concluait sereinement dans Le Soir ce matin à une sorte de victoire des socialistes, quand les éditorialistes de La Libre et même de Vers l’Avenir constataient que les résultats communaux et provinciaux confirment ceux du 9 juin : victoire écrasante du MR et des Engagés.

Qu’on y songe : le PS s’effondre si bien au niveau provincial que le MR et les Engagés sont en position de former des majorités excluant le PS dans les cinq provinces wallonnes, y compris mais oui ! Liège et le Hainaut. Il est vrai que le PS se maintient au mayorat d’un certain nombre de grandes villes wallonnes : comme Kate Winslet à la rambarde du Titanic, ou comme un sauteur en hauteur qui s’apprête à embrasser les cimes ? L’avenir nous dira ce que vaut l’analyse de la pom-pom girl en fin de carrière.

Défi est mort

Le prétentieux François De Smet a abandonné le gouvernail d’un parti en perdition, qu’il a saboté par son extrémisme hors-sol, en couvrant des manipulations électorales internes, et protégeant son chef de cabinet aux idées disons originales sur les chambres à gaz nazies ; la tout aussi vaine Sophie Rohonyi se chargera des formalités notariées. La haine du Flamand, ça eût payé. Mais ça ne parle plus qu’à quelques épaves dans les couloirs du temps.

Si Défi est mort, ECOLO est officiellement moribond. En recul partout, sa co-présidente Marie Lecocq se met en mode Der Untergang pour discerner un « rebond » qui n’existe que dans sa tête. Comme nous l’avions constaté au lendemain des élections du 9 juin, la propulsion du tandem Lecocq-Cogolati à la tête d’ECOLO témoignait du fait qu’au lieu de tirer les leçons de sa bérézina aux législatives, ECOLO posait le choix de renchérir dans le fanatisme, la négation du réel, le marche-pied aux islamistes. Les électeurs semblent inexplicablement peu séduits par ce cocktail exquis. Lecocq-Cogolati sont en dans un bunker ; qui sortira le premier ?

GROEN s’effondre en Flandre ; le CD&V fait mieux que se maintenir : on pourrait multiplier les constats. Revenons à l’essentiel : nous, contribuables ;
nous, citoyens de ce pays qui le tenons à bout de bras par notre travail quotidien ; nous, familles qui donnons à la Terre centrale d’Europe un avenir, exigeons à présent la mise en place rapide d’un gouvernement fédéral.

Car, tandis qu’Elon Musk ouvrait officiellement ce même 13 octobre 2024 l’ère de L’Ensemencement des Étoiles par l’Humanité — désolé, il n’y a pas de mots assez forts pour décrire la performance cosmique du nouveau Christophe Colomb — il ne faudrait pas oublier que la Belgique — donc tous ses citoyens, y compris flamands — est au bord de la faillite et que l’Europe sous l’atroce férule allemande est en voie d’arriération.

Au travail.