Le « Cordon Sanitaire » (que le monde démocratique nous envie !) est utilisée aujourd’hui comme une bien pratique mesure de précaution politique et de sécurité publique.

En Belgique, ce «cordon sanitaire» devient une véritable stratégie politique visant à isoler des partis ou mouvements considérés comme extrémistes ou antidémocratiques. Cette semaine, cette notion « abstraite » dans le concept mais devenue bien réelle dans les faits a été mise en lumière suite au blocage par les autorités bruxelloises d’une conférence organisée par la National Conservatism Conference (NatCon).

Celle-ci est un rassemblement politique qui prône des idées nationalistes et identitaires. Ses positions ont effectivement été souvent critiquées pour leur extrémisme et leur potentiel à inciter à la haine et à la division.

Dans le contexte si particulier du monde politique belge, le cordon sanitaire est bel et bien une pratique utilisée par les partis « traditionnels » pour isoler et marginaliser les mouvements ou formations politiques jugés comme extrémistes. 

L’empêchement répété de la conférence organisée par la NatCon à Bruxelles s’inscrit durablement dans cette logique. Les autorités bruxelloises avaient justifié cette position en invoquant des préoccupations liées à la sécurité publique et au maintien de l’ordre, ainsi que le risque de troubles civils ou de manifestations violentes… Tous les prétextes sont bons !

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Liberté d’expression

Cependant, cette polémique suscite légitimement des débats sur la liberté d’expression et le droit à la libre réunion. Certains ont critiqué cette décision comme étant une forme de censure politique, arguant que même des idées controversées devraient être confrontées et débattues dans un cadre démocratique.

D’un autre côté, les défenseurs du cordon sanitaire soutiennent que les idées promues par des groupes comme la Natcon peuvent être dangereuses et doivent être combattues activement pour préserver les valeurs démocratiques et la cohésion sociale.

Cette controverse pose des questions complexes sur les limites de la liberté d’expression (que PAN défend depuis 80 ans !) dans une société démocratique et sur la manière de concilier la protection des droits individuels avec la nécessité de préserver la paix sociale et la sécurité publique.

Malgré tout ce ramdam, cette fameuse conférence annuelle prévue pour rassembler une quarantaine de personnalités de la droite conservatrice, religieuse et de l’extrême-droite européenne a donc bien fini par commencer avant d’être arrêtée manu militari par Emir Kir.

Un sketch…

Après avoir été interdit et annulé dans un premier temps par les socialistes au Concert Noble et ensuite à Etterbeek par les libéraux, l’événement s’est installé à Saint-Josse-Ten-Noode avec un casting explicite et des orateurs comme le Premier ministre hongrois Viktor Orban, Éric Zemmour (qu’on ne présente plus !),
l’eurodéputé Vlaams Belang Tom Vandendriessche, ou encore l’europhobe britannique Nigel Farage… c’était du lourd !

Des organisations telles que le Réseau Ades, la Coordination antifasciste de Belgique et la Ligue des droits humains (LDH) s’étaient également farouchement mobilisées pour empêcher la tenue de ces conférences, dont l’un des objectifs était clairement de récolter de la visibilité… et des financements ! Face au déroulement de cette saga, le Mathias Corvinus Collegium (MCC), coorganisateur hongrois de la NatCon, avait préalablement, via son avocat, exhorté les autorités bruxelloises à « déployer les moyens de police nécessaires pour garantir l’ordre public et l’intégrité des visiteurs durant l’événement ». Le MCC a également indiqué qu’il mettrait tout en œuvre pour trouver une solution malgré les pressions politiques répétées des autorités bruxelloises… presqu’en vain !

Le président de la conférence, Yoram Hazony, de la Fondation Edmund Burke, avait également déclaré à ce propos : « La réputation de Bruxelles en tant que berceau de la démocratie européenne est en jeu lorsque des tentatives de dernière minute sont faites pour supprimer le discours de cinquante des personnalités publiques les plus en vue d’Europe, pour aucune autre raison que leurs opinions politiques conservatrices. Je pense juste qu’il est incroyable que la capitale d’une vaste alliance de démocraties ne tolère pas un événement avec des gens qui sont fondamentalement conservateurs et qui critiquent son régime de gauche ». Autant pisser dans un biniou !

On pensait que la montagne avait accouché d’une souris puisque malgré l’acharnement des autorités, la conférence a finalement établi ses quartiers mardi matin dans un troisième lieu, le Claridge. Cet espace événementiel renommé du centre de Bruxelles est depuis 2014 la propriété de l’homme d’affaires d’origine tunisienne, Lasaad Ben Yaghlane, qui est plutôt connu pour ses accointances islamo gauchistes… le surréalisme belge n’a pas fini de nous étonner !

La conférence a donc bien débuté dès 8h00. le gestionnaire des lieux aurait, semble-t-il reçu l’accord des autorités communales et n’a donc pas estimé devoir s’en émouvoir. Entretemps, sans doute en concertation avec ses collègues bourgmestres mais un peu pris de cours, Emir Kir a réagi et il a pris toutes les mesures nécessaires pour annuler la conférence en cours sur sa commune et appliquer un arrêté d’interdiction avec le soutien de la zone de police. Il a également, dans un discours bien rodé, souligné l’importance d’éviter « tout désordre public » et rappelé son refus catégorique face à l’organisation de tout événement à tendance fasciste au sein de sa commune.

Annoncée, interdite, déplacée, annulée, reprogrammée et enfin interrompue, cette mascarade n’a pas fini de faire grincer des dents ni d’affuter celles de nos autorités bien-pensantes !

Un cordon à sens unique ?

PAN ne défendra jamais et en aucune façon les idées extrémistes quelles qu’elles soient et encore moins celles, parfois virulentes, de la NatCon mais il est devenu évident que l’establishment politique bruxellois collabore activement avec les organisations de gauche pour empêcher la libre expression des idées et des opinions politiques dans notre ville.

On s’en étonne d’autant plus que les éructations d’extrême-gauche de Raoul Hedebouw sont, bien plus qu’il n’en faut, relayées par nos médias gauchisants sur tous les plateaux de télévision, que les sermons d’un Imam radical au Parlement bruxellois sont « tolérés » et que l’élu bruxellois qui l’y avait invité (Mohammad Nasir - PS) réclame la somme rocambolesque de 2 milliards d’euros à la Ville de Bruxelles pour entrave à sa brillante carrière… Il serait plutôt comique que Zemmour réclame à son tour des dommages et intérêts à la majorité bruxelloise pour son séjour perturbé dans notre belle capitale !

Le cordon sanitaire à Bruxelles aurait-il deux poids et deux mesures ?