Voici revenus à l’approche des élections les tests de vote. Chaque média publie le sien. En Flandre, les tests du Standaard et de la VRT auraient été complétés un million de fois dès le premier jour. Si vous vous ennuyez, ce peut être une occupation amusante, estime Jurgen Ceder dans ‘t Pallieterke, mais ne prenez pas les résultats trop au sérieux. En effet, la formulation même des questions oriente souvent le lecteur, soit par son simplisme (« les très riches doivent-ils payer plus d’impôts ? »), soit par son ambiguïté (en mêlant plusieurs affirmations sans liens entre elles dans une même phrase).  

De Standaard propose aussi un test qui vise à déterminer dans quelle mesure vous êtes à gauche ou à droite sur les plans socio-économique et socioculturel. Malgré ses tentatives de se positionner franchement à droite sur ces deux plans, l’éditorialiste du Pallieterke avoue ne pas y être parvenu. L’explication se trouve dans le commentaire qui accompagne le test en question : « Les politologues Stefaan Walgrave et Jonas Lefevere (UAntwerpen) ont calculé que 56 % des électeurs flamands sont socio-économiquement à gauche et 25 % à droite. » En d’autres termes, analyse Ceder, ces politologues ont réussi à élargir la notion de « gauche » à tel point que la Flandre, qui vote à droite, a soudain une nette majorité de gauche. Ce test vous en apprend plus, constate-t-il, sur les opinions de ses concepteurs que sur votre propre positionnement politique.

Tests et sondages ne sont bons que s’ils confortent ceux qui s’y réfèrent dans leurs opinions. Dans l’autre cas, ils sont suspects. C’est l’avis émis par Pieter Bauwens sur le site d’opinion Doorbraak.be, dont il est le rédacteur en chef, à propos du sondage HLN-VRT qui indique que 40% des Flamands seraient favorables à une « autonomie flamande plus poussée », ce que dans la presse francophone on a cru devoir traduire par « 40% des Flamands se prononcent pour l’indépendance de la Flandre ». Les réactions des uns et des autres sont prévisibles, commente-t-il, mais, personne ne se demande : si tel est le cas, comment ce fait-il ? Sans doute est-ce parce que cela obligerait chacun à sortir de sa zone de confort.

Pertinence et scientificité des sondages sont sujets à caution. Le résultat des élections, par contre, il sera ce qu’il sera.