Les innocents aux mains pleines !

Plus de 40% des prisonniers ne sont pas Belges en 2023 !

Dans sa mouvance socialiste habituelle, la RTBF s’est fendue d’une étude détaillée qui souligne que la surreprésentation d’étrangers dans les prisons s’explique avant tout par une différence de traitement à leur égard à toutes les étapes du parcours judiciaire et pénal. Notre cathédrale de la bien-pensance humaniste insiste également sur le fait que,  contrairement à une idée répandue dans la population, les études ne constateraient pas une plus grande délinquance intrinsèque parmi la population étrangère, malgré des chiffres d’emprisonnement plus élevés pour cette population…. Difficile à comprendre !

Les chiffres

Au 1er mars 2024, le SPF Justice compte 5065 étrangers en prison. Sur une population totale carcérale de 12.316 personnes, cela représenterait 40,9%. C’est moins que le décompte de l’Office des étrangers : 6341 étrangers en prison au 1er mars 2024, ce qui ferait augmenter la proportion à 51,5% d’étrangers en prison. Nos propres instances ne sont déjà pas tout à fait d’accord entre elles !

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Parmi ces étrangers, qu’ils soient citoyens européens ou non, certains n’ont pas l’autorisation de séjourner sur le territoire belge. Ils sont 3452 selon des chiffres du SPF Justice transmis à la RTBF. Cela représente 28% de la population carcérale.

Et pourquoi y a-t-il autant d’étrangers dans nos prisons ? Toujours selon la RTBF (témoignages académiques et juridiques à la clé), les personnes d’origine étrangère auraient plus de chances de se faire arrêter par la police car celle-ci aurait tendance à les contrôler et à les verbaliser davantage. 

On constate dès lors également un plus grand nombre d’étrangers en situation irrégulière qui sont emprisonnés en détention préventive…  c’est donc la faute du méchant policier raciste, du délit de sale gueule mais pourtant de la stricte application de la loi !

Dura lex sed lex !

Lorsqu’au cours d’une enquête, un juge d’instruction considère qu’il existe suffisamment d’indices qu’une personne a commis un crime ou un délit, le juge choisit logiquement de l’inculper. Le juge d’instruction peut aussi placer la personne sous mandat d’arrêt et l’envoyer en prison. C’est ce qu’on appelle la détention préventive qui est encadrée par l’article 16 de la Loi du 20 juillet 1990.

Même si la prison avant jugement doit être utilisée en dernier recours, la Loi précise cependant quatre conditions qui peuvent justifier la détention préventive et une seule peut suffire dans la motivation du juge : “Le mandat ne peut être décerné que s’il existe de sérieuses raisons de craindre que l’inculpé, s’il était laissé en liberté, commette de nouveaux crimes ou délits, se soustraie à l’action de la justice, tente de faire disparaître des preuves ou entre en collusion avec des tiers.

Et la Belgique démontrerait une large propension au recours à la détention préventive pour sa population en général, pour les étrangers en particulier et et pour ceux en situation irrégulière encore plus ! En ce sens, la RTBF, se basant sur les chiffres les plus récents du SPF Justice, souligne la disproportion du recours à la détention préventive chez les étrangers et donc, l’impact direct que cela a sur la surpopulation carcérale : les étrangers dans notre pays sont davantage en prison sans avoir été jugés… sous-entendant que si la Justice n’était pas si ouvertement raciste, la surpopulation carcérale ne serait plus un problème en interprétant les chiffres avec un raccourcis certain : « Si le taux de détention préventive “belge” (4 Belges en préventive pour 10 Belges condamnés) était appliqué aux étrangers, il y aurait 1165 étrangers en préventive au lieu de 2233 actuellement. Alors qu’il manque actuellement 1600 places en prison, 1068 détenus étrangers s’y trouvent de manière disproportionnée par rapport aux taux appliqués à la population de détenus belges. »… On croit rêver !

Laxisme guilleret ou droite « nauséabonde » ?

Certes, l’Institut national de criminalistique et de criminologie confirme ces constats dans un rapport sur la détention préventive. “Ceux nés hors de Belgique courent un risque plus important que ceux nés en Belgique. Ceux nés hors d’Europe en particulier voient leur probabilité de détention fortement augmenter, et cela indépendamment du fait qu’ils aient ou non un domicile en Belgique. Qui est domicilié en Belgique a quasiment moitié moins de chances d’être détenu que celui qui n’a pas de domicile ou est domicilié à l’étranger. Le lieu de résidence légale semble lié à une préoccupation des magistrats relative au risque de fuite et de soustraction à l’action de la justice du suspect (Snacken et al., 1999).”… nous, on trouve cela normal !

Toujours selon la RTBF, face à cette surpopulation carcérale avérée (12.359 prisonniers pour 10.743), certains partis politiques comme la N-VA, le CD&V ou le MR orientent odieusement le débat sur la question des expulsions de détenus sans titres de séjour et préconisent de renvoyer les prisonniers étrangers sans titre de séjour dans leur pays d’origine ou dans le pays européen dans lequel ils sont arrivés (règlement de Dublin), ce qui permettrait de dégager de la capacité.

Mais pourquoi donc une telle barbarie dans le chef de ces odieux partis de droite pour assainir notre population carcérale alors que la laxisme de gauche pourrait humainement continuer à dédouaner le hors-la-loi, encourager la
« petite » délinquance exotique et amplifier l’insécurité incivique dans nos villes ?!