Ce fut donc la rentrée solennelle du jeune barreau de Bruxelles. Une journée de festivités ; tracée du Palais des Académies, en passant par celui de Poelart, jusqu’à l’ancien hall d’envol de Zaventem. Pour l’expliquer aux non-avocats, il s’agit de l’événement incontournable que les « m’as-tu vu » que porte la capitale en robe ne rateraient sous aucun prétexte. Malgré l’obstacle du coût prohibitif du dîner de gala : fixé cette année, inflation oblige, à un avionnesque billet aller de 225 euros. Sans champagne ni parking, évidemment. Mention tout de même pour la petite réduction offerte aux riches cabinets qui réservaient une table. Feu Me Armand Broder aurait dit en son temps : « Allons, mettons du lustre et du prestige dans ce barreau ! 

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Vos prix sont ridicules. Doublez l’entrée ! ». Cependant depuis son époque l’argent ne coule plus à flot chez les robins, dont les clients obligent à rendre compte jusqu’au dernier denier, même quand l’écot peut être détaxé. A toute Seigneure, tout honneur, la seule qui s’est vraiment salie la bavette fut comme attendu l’oratrice de rentrée Audrey Lackner. Car après elle, il n’y a plus de vrai discours une fois qu’arrive le soir du dîner. Le Président Arnaud Hamman (encore trop peu connu : google suggérant invariablement pour lui une recherche sur « Hammam ») donne la réponse au discours. Mais on ne glose plus une fois l’après-midi passée. Fini les harangues des conférenciers de Paris et les battages de couverts qui les accompagnent. 

Alors la horde se rend d’abord, l’habit d’avocat sur le dos, dans la salle des audiences solennelles de la Cour d’appel pour religieusement écouter. Ou plutôt, après 20 bonnes minutes, pour ne plus qu’entendre : c’est le rituel du sérieux discours de la rentrée ! L’Audrey number one n’y a pas démérité. Les habitués, jusqu’à dans son propre cabinet, peuvent être critiques mais Myriam Kaminski a adoré. Même si pour beaucoup, par l’adresse cotonneuse, la rhéteuse est restée un peu lovée dans ses nuages. Sans surprise au menu, c’est son core-business de l’état de droit qui faisait le chou gras. On ne change pas un marketing qui gagne. L’assemblée, qui risquait d’être divertie trop mollement, est restée en alerte grâce à la diatribe à l’encontre de Didier Reynders. Un ancien avocat … L’attaque ad hominem reste toujours une bonne ficelle pour tenir un auditoire en haleine. 

La prédicatrice s’est faite-là bretteuse. Comment ce maraud, devenu responsable européen, a-t-il pu voir en Belgique « un bon fonctionnement de l’état de droit » ? Didier jean-foutre ? Nous relevons qu’il avait pourtant publiquement défendu, pour les mesures de pandémie, la nécessité d’un cadre légal. On ne peut pas dire que l’ex-invité, qui s’était plié deux fois à des invitations de discourir au palais de justice, en aura été remercié par l’ancienne Secrétaire du Jeune Barreau. Pas si libérale que ça la carolo. 

Il fallait digérer et le « Sky Hall » était for all : 1100 robines et robins, pour la seule fois de l’année copains et en tenues de soirée. La table d’Osborne Clarke, par trois fois les yeux rivés sur les fesses des demoiselles en collants qui grimpaient aux lianes, n’est pas près d’oublier la soirée. De quoi faire oublier une gastronomie, point gris, qui n’en portait que le nom. Place à la « Night ». Si on a eu droit au show techno-scénique bisannuel d’Alexis Ewbank (devant des DJ’s impassibles), aux vidéos « Gif-ées »
tournant déjà sous le manteau, on a vite plus vu que les d’jeunes sous les sunlights. Avec un Vincent Defraiteur jusqu’au bout de la nuit libéré de ses servitudes. Président Hammam : le cinquième du barreau francophone de Bruxelles qui s’est jeté dans votre bain de rentrée en transpirant de bonheur vous dit « Merci ! ».